Publié le 29/04/2018

Dorothée SCHMID, interviewée par Alain Léauthier dans Marianne.

Alors que la vague de répression initiée depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016 ne faiblit pas et que les difficultés économiques s'amoncellent, le président Erdogan a décidé de prendre de vitesse l'opposition et le nouveau "Bon Parti" en convoquant des élections législatives et présidentielle anticipées pour le 24 juin prochain. Entretien avec Dorothée Schmid, directrice du programme Turquie contemporaine à l'Institut français des relations internationales (Ifri), qui revient sur les forces en présence et les enjeux de ces élections.

 

Alors que ses troupes font une pause dans leur offensive contre les Kurdes de Syrie, Recep Erdogan accélère le tempo sur le front intérieur. Prévues initialement le 3 novembre 2019, l’élection présidentielle et les législatives se tiendront simultanément dès le 24 juin prochain. Le néosultan justifie ce brusque changement du calendrier électoral au nom des « développements en Syrie » et de l’urgence de décisions importantes dans le domaine économique. Comme l’explique à Marianne la chercheuse Dorothée Schmid, il redoute aussi la montée en puissance du Bon Parti, formation lancée en octobre dernier par une ancienne ministre de l’Intérieur, Meral Aksener, autrefois membre du Parti d’action nationaliste (MHP), les alliés du Parti de la justice et du développement (AKP) d’Erdogan. Ce dernier a de bonnes raisons de s’inquiéter : surnommée « la Dame de fer », Meral Aksener a entraîné avec elle une partie des membres du MHP et s'est rapprochée du Parti républicain du peuple (CHP), qui est actuellement la principale force d'opposition au Parlement.

 

Consulter l'intégralité de l'article sur le site de Marianne [1].