Publié le 25/06/2018

Rémy HÉMEZ

Les opérations de déception, qui renvoient à la manoeuvre, à l'économie des forces et à la suprise, doivent être réintégrées au coeur de la stratégie, en réponse aux menaces actuelles. 

Souvent assimilées à la ruse et aux stratagèmes, les opérations de déception sont une pratique de guerre à la fois ancienne et méconnue, tant au niveau stratégique que tactique ou opératif. Leurs principaux procédés sont la dissimulation, la simulation et l’intoxication, qui toutes contribuent à tromper l’ennemi et lui faire croire à une illusion qui doit causer sa perte. Malgré une efficacité maintes fois démontrée dans l’histoire, cette pratique ne va pas sans poser de dilemmes – d’ordre culturel et éthique mais aussi en matière d’allocation des ressources. Alors que progressent sans cesse dans les armées le développement des réseaux, la numérisation et l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies semblent toutefois offrir un terrain fertile à un renouveau des opérations de déception. Bien employées, celles-ci permettraient de nuancer la fin du confort opératif prédit aux forces occidentales et d’éviter l’avènement d’un nouveau blocage tactique.