Publié le 16/11/2018

Corentin BRUSTLEIN

Pendant des décennies, l’Europe a tenté de s’écarter des logiques de compétition militaire et des rivalités stratégiques qui l’ont menée tant de fois à la ruine au cours de son histoire. 

Nombre de pays européens ont ainsi misé sur la puissance économique et normative pour promouvoir leurs intérêts et se sont appuyés sur les Etats-Unis, à travers l’Alliance Atlantique, pour les protéger des menaces les entourant. Si ce choix pouvait sembler raisonnable à la fin de la guerre froide, il n’est plus suffisant pour protéger le continent des menaces auquel il doit et devra faire face. La dégradation de l’environnement stratégique et la montée des populismes ont ébranlé les deux piliers sur lesquels reposait la sécurité européenne, l’Alliance Atlantique et un ordre international favorisant le multilatéralisme. Dans ce contexte, un nombre de voix grandissant s’est élevé pour appeler à une plus grande autonomie stratégique européenne, sur la base de la stratégie globale de l’UE adoptée en 2016. Un débat sur le niveau d’ambition devant être poursuivi par les Européens s’est ouvert, marqué par d’importantes divergences au sein de l’Europe et de l’Alliance Atlantique. Contrairement à l’idée défendue par certains, un niveau d’ambition élevé est non seulement nécessaire pour l’Europe, mais apparaît indispensable au sein même de l’Alliance Atlantique afin que celle-ci puisse faire face aux défis qui s’annoncent.

Ce contenu est disponible en anglais: European Strategic Autonomy: Balancing Ambition and Responsibility [1]