Publié le 20/09/2018

Françoise NICOLAS

Plus qu'une compétition économique frontale, c'est une sorte de division du travail qui s'est mise en place entre Chine et Japon dans la région du Grand Mékong, avec des sphères d'influence distinctes, tant d'un point de vue géographique que sectoriel.

Or, si la divergence des logiques qui sous-tendent les présences chinoise et japonaise confirme cette première impression, d'autres signes, annonçant un possible réveil des rivalités stratégiques entre les deux États, incitent à la prudence.

La région du Grand Mékong dans les stratégies économiques chinoise et japonaise


Japon : une présence économique ancienne en Asie du Sud-Est


Après la forte appréciation du yen (endaka) qui a suivi l'accord du Plaza (1985), les entreprises japonaises se sont lancées dans une stratégie de délocalisation dont les économies voisines, tout particulièrement d'Asie du Sud-Est, ont été les grandes bénéficiaires. Cherchant à tirer parti de coûts de production moins élevés, les industriels japonais ont choisi à l'époque de déplacer les activités les plus gourmandes en main-d'oeuvre, favorisant ce faisant l'industrialisation et le développement des économies en question. À compter de cette période, les relations économiques entre le Japon et ces partenaires se sont resserrées, les filiales japonaises situées dans les pays de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) important des produits intermédiaires en provenance de leur maison-mère japonaise pour exporter les produits finis vers le Japon ou le reste du monde.

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