Publié le 20/12/2018

Jean-Christophe NOËL, Morgan PAGLIA, Elie TENENBAUM

Sans jamais avoir disparu, la menace surface-air a été tenue en respect durant trois décennies de supériorité aérienne occidentale. Elle bénéficie aujourd’hui d’une dynamique de modernisation et de dissémination vouée à entraver de façon croissante la liberté d’action des forces expéditionnaires. 

Tirant profit de la révolution des technologies de l’information, les nouveaux systèmes de missiles sol-air (SAM) sont plus performants et résilients que leurs prédécesseurs. L’émergence de nouveaux exportateurs spécialisés dans les produits bon marché ou dans le reconditionnement d’anciens systèmes contribue d’autant à la diffusion de la menace. Mais la tendance à la diffusion des SAM est aussi rendue attractive par le désinvestissement chronique des armées européennes dans les capacités de neutralisation des défenses aériennes ennemies. Afin de préserver son aptitude opérationnelle à « entrer en premier », la France doit prendre conscience des insuffisances de son modèle actuel et en tirer les conclusions en matière de développement capacitaire.