Publié le 04/02/2019
Patrouille de la MONUSCO dans la ville d’Uvira, Sud-Kivu, RDC.

Thierry VIRCOULON

En République démocratique du Congo (RDC), si le Sud-Kivu est tenu politiquement par le pouvoir kabiliste, il ne l’est pas sur le plan sécuritaire. En effet, les groupes armés y sont solidement enracinés et certains territoires sont des zones grises qui échappent durablement au contrôle des autorités civiles et militaires. 

Loin d’être un problème résiduel, les groupes armés sont une partie intégrante du système économique et politique de la province, et sont les symptômes d’une gouvernance par la violence et la prédation.

Cette conflictualité multidimensionnelle est compliquée par la réactivation du Sud-Kivu comme champ de bataille régional. Depuis la crise électorale en 2015 au Burundi, le régime et l’opposition de ce pays s’affrontent en sourdine au Sud-Kivu. Cet affrontement silencieux réintroduit le facteur rwandais dans l’équation sécuritaire du Sud-Kivu et accroît la confusion de la conflictualité en imbriquant davantage les luttes locales, provinciales et régionales.