Publié le 01/03/2019

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, Maxime AUDINET

La question des relations futures entre mondes orthodoxes russe et ukrainien se pose dès le début de la crise ukrainienne en 2014. Alors qu’il soutient habituellement l’action politique du Kremlin, le patriarche de Moscou, Kirill, est resté prudent face à l’annexion de la Crimée et au conflit du Donbass, de peur de s’aliéner les diocèses ukrainiens.

Depuis la révolution Euromaïdan, la refondation de l’identité nationale ukrainienne s’appuie sur une politique linguistique d’ukrainisation et sur un rejet de l’héritage soviétique. Cette évolution, qui implique une prise de distance avec la Russie, qualifiée de « pays agresseur », a rendu incontournable la question des relations ecclésiastiques entre les deux pays. Dans le contexte pré-électoral de l’hiver 2018-2019, le Président Petro Porochenko, alors très bas dans les sondages, a fait de l’autocéphalie une bataille politique personnelle : avec la signature de l’Accord d’association avec l’Union européenne et la mise en place d’un régime sans visa, le tomos (document accordant l’autocéphalie à l’Église orthodoxe d’Ukraine) faisait partie des trois atouts grâce auxquels il espérait briguer un nouveau mandat.

Lire l'article : L’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et ses conséquences politiques [1] sur le site de l'Observatoire international du religieux [2].