Publié le 09/12/2019

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, citée par Anastasia Becchio sur RFI

Emmanuel Macron réunit Vladimir Poutine, Volodymyr Zelenskiy et Angela Merkel à l’Élysée ce lundi 9 décembre. Un sommet pour relancer le processus de paix dans l’est de l’Ukraine, où la guerre a déjà fait 13 300 morts. C’est la première réunion sous ce format dit « de Normandie », depuis 2016.

C’est sur lui que la plupart des regards seront rivés ce lundi à l’Élysée : Volodymyr Zelenskiy, un ancien acteur sans expérience politique devenu président de l'Ukraine en mai. Élu, entre autres, sur la promesse de mettre fin à la guerre dans le Donbass, il s’apprête à rencontrer pour la première fois Vladimir Poutine, qui l’a récemment dépeint comme « sincère » et « sympathique ».

Les deux dirigeants, s’ils ne se sont jusque-là jamais vus, ont eu plusieurs fois l’occasion d’échanger au téléphone. Entre Moscou et Kiev, quelques signes de détente sont apparus ces derniers mois. Début septembre, les deux pays ont procédé à un important échange de prisonniers, parmi lesquels la figure très symbolique du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov.

Le mois dernier, dans le Donbass, les belligérants ont achevé le retrait de leurs troupes de trois secteurs clés de la ligne de front. Enfin, il y a trois semaines, la Russie a rendu à l’Ukraine trois navires militaires saisis un an plus tôt au large de la Crimée. Un geste qui, selon Emmanuel Macron, « contribue à renforcer la confiance ».

Pour Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste des politiques intérieure et étrangère russes, directrice du Centre Russie/Nouveaux États indépendants (NEI) de l'Institut français des relations internationales (Ifri), ce climat de relative détente est aussi « à relier au contexte des ouvertures du président Macron à l’égard de la Russie. Cette dernière cherche à répondre en faisant quelques pas en avant ».

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« La position de la Russie est extrêmement claire et immuable », affirme pour sa part Tatiana Kastouéva-Jean. Il s’agit de « remplir les accords de Minsk à la lettre ».

Les Ukrainiens, à l’inverse, « savent que les accords de Minsk ne sont pas en leur faveur. Ils cherchent à les interpréter d’une manière différente et ne sont pas d’accord avec l’ordre d’exécution des divers points du texte », analyse Tatiana Kastouéva-Jean.

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Les accords de paix en treize points prévoient, outre un cessez-le-feu, un retrait des armes lourdes et des combattants étrangers, des élections sur l'ensemble du territoire du Donbass, suite à quoi Kiev pourra recouvrer le contrôle de ses frontières de l'est avec la Russie. Mais pour l’Ukraine, le préalable à un scrutin est le contrôle de ses frontières, le désarmement des rebelles et le départ des Russes les soutenant.

« La partie ukrainienne, poursuit Tatiana Kastouéva-Jeaninsiste sur les questions sécuritaires et estime que les élections ne peuvent pas être organisées dans un territoire qui est contrôlé par les mercenaires russes sans avoir le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, sans être sûr que les médias ukrainiens et les forces politiques ukrainiennes pourront participer aux élections dans cette région. C’est sur cette question-là que les discussions risquent de buter. »

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Retrouvez l'article dans son intégralité sur le site de RFI [1]