Publié le 08/12/2019

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, citée par Veronika Dorman dans Libération

Les présidents Zelensky et Poutine se rencontrent pour la première fois ce lundi à Paris sous la houlette de Merkel et Macron pour relancer le processus de paix dans le Donbass. La réunion s’annonce toutefois plus symbolique que source de grandes annonces.

Si les combats ont diminué, ils n’ont jamais totalement cessé. En 2016, Frank-Walter Steinmeier entérine un séquençage des accords de Minsk, qui prévoit notamment la tenue d’élections locales dans le Donbass avant que l’Ukraine ne reprenne le contrôle de sa frontière orientale.

«Depuis le départ, on sait que les Ukrainiens auront du mal à respecter les accords, parce que cela touche à leur souveraineté, à laquelle ils tiennent, souligne Tatiana Jean, de l’Institut français des relations internationales. Ils n’ont pas chassé les Russes par la porte en 2014 pour qu’ils reviennent par la fenêtre des accords de Minsk.»

Car, en vertu de ces derniers, ledit scrutin, qui enverrait à la Rada (le Parlement) de Kiev des représentants des républiques rebelles, se tiendrait sous contrôle séparatiste, et donc vraisemblablement sans la participation des partis ukrainiens et du million d’Ukrainiens du Donbass qui ont fui la guerre.

«Si les accords de Minsk sont vraiment respectés, la Russie garde un pouvoir d’ingérence dans les affaires ukrainiennes, analyse Tatiana Jean. Je ne suis pas sûre que les Européens, qui clament qu’ils aident l’Ukraine à récupérer sa souveraineté, comprennent qu’ils peuvent ainsi l’affaiblir. Des députés de ces régions, s’ils sont élus dans des conditions qui ne correspondent pas au droit international reconnu par l’OSCE, dans le respect de la législation ukrainienne, arriveront à la Rada pour bloquer les projets ukrainiens.» 

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