Publié le 23/05/2020

Laurence NARDON, invitée d'Axel de Tarlé dans l'émission "C dans l'Air" sur France 5
Fortement ralentie par la crise sanitaire, la campagne électorale américaine reprend peu à peu. Jeudi, Donald Trump est allé visiter l’usine Ford d'Ypsilanti, dans le Michigan, reconvertie en site de production de respirateurs. Le président américain y est apparu sans masque, alors que le site en question a rendu cette protection obligatoire. "J'en avais un juste avant, j'en portais un dans la zone située derrière", s’est défendu Donald Trump face aux journalistes. Mais "je ne voulais pas offrir à la presse ce plaisir de le voir", a-t-il déclaré alors que tous les représentants du groupe Ford présents autour de lui étaient équipés de masques de protection.

Le port du masque est d’ailleurs également obligatoire dans la Maison Blanche depuis le 11 mai dernier, plusieurs collaborateurs du président ayant été testés positifs au coronavirus. Auto-exonéré de cette obligation, Donald Trump préfère se faire tester quotidiennement et prendre “un cachet par jour” d’hydroxychloroquine.

En apparaissant sans masque, le président des États-Unis a peut-être voulu éviter d’inquiéter encore davantage l’opinion face à une épidémie qui a déjà fait près de 96.000 morts dans le pays. Selon les chiffres communiqués par l'institut Johns Hopkins vendredi soir, 1.260 personnes sont décédées des suites du Covid aux États-Unis dans les dernières 24h. Au total, plus d’1,6 million de cas de coronavirus ont été recensés aux États-Unis depuis le début de l’épidémie.


Ces dernière semaines ont également été marquées par des affrontements entre Donald Trump et son prédécesseur Barack Obama. Donald Trump cherche des preuves de ce qu’il appelle l’”Obamagate”, soit “le plus grand crime politique de l’histoire américaine”. Selon Trump, Obama aurait enquêté sur la campagne du candidat républicain avant son élection en utilisant les services du département de la Justice et du FBI. Face à ces accusations, Barack Obama a répliqué le 14 mai dernier par un tweet lapidaire, “Vote”, appelant ainsi les américains à se mobiliser pour la prochaine élection et aussi à faire le bon choix...

Deux jours plus tard, l’ancien président a qualifié de “désastre chaotique absolu” la manière dont la crise du coronavirus a été gérée par l’administration Trump, sans le nommer directement. “Cette pandémie a enfin enterré l’idée que tant de nos responsables savent ce qu’ils font”, a-t-il asséné.

Son ancien Vice-Président, Joe Biden, désigné comme candidat démocrate pour la prochaine élection, se retrouve lui sous le feu des critiques après une interview accordée à l’émission de radio The Breakfast Club. “Si vous avez un problème pour décider si vous êtes pour moi ou pour Trump, alors vous n'êtes pas noir” a déclaré Joe Biden à l’animateur Charlamagne Tha God.


Face à la polémique, Symone Sanders, une des plus hautes conseillères de Biden et elle-même afro-américaine, est montée au créneau pour défendre le candidat démocrate, en assurant que cette phrase avait été prononcée “sur le ton de la plaisanterie”. ”Soyons clairs sur ce que le vice-président disait : il soulignait le fait qu'il était prêt à comparer son bilan concernant les Afro-Américains à celui de Trump à tout moment", a écrit Symone Sanders dans un Tweet. Joe Biden "a passé sa carrière à se battre aux côtés des Afro-Américains", a-t-elle ajouté.


Donald Trump est-il en mauvaise posture pour la prochaine élection présidentielle ? Joe Biden est-il en train de passer à côté de sa campagne ? Comment les États-Unis vont-ils sortir de la crise sanitaire et économique ?

Invités :

- Corentin Sellin, historien, spécialiste des États-Unis.

- Anne Toulouse, journaliste franco-américaine

- Philippe Corbe, correspondant à New-York pour RTL

- Laurence Nardon, chercheure, responsable du programme "Amérique du Nord" de l’IFRI

Retrouvez l'émission ici [1]