Publié le 26/06/2020

Paul MAURICE

Un peu plus d’une décennie après la réunification de l'Allemagne, l’ancienne République démocratique allemande (RDA) devient un objet de « nostalgie », rebaptisée « Ostalgie », néologisme construit à partir du terme allemand « Ost » (Est).

Ce phénomène n’est toutefois pas uniquement une vague médiatique. Selon une étude publiée en juin 2009 par l’hebdomadaire Der Spiegel, 57 % des Allemands de l’Est n’hésitent pas à défendre en public l’ancien régime de l’Allemagne de l’Est. Les blühende Landschaften (« paysages florissants ») promis par Helmut Kohl au moment de la réunification n’étaient pas au rendez-vous pour tous et les Allemands de l’Est redécouvraient leur passé. 

Aux discours inquiets mettant en garde contre une nostalgie constituant un danger pour la démocratie et pour l’intégration des Allemands de l’Est, répond une volonté d’interpréter cette vision positive de la RDA comme une réaction face aux difficultés économiques et sociales qui ont suivi la réunification.

Cet article analyse les enjeux socio-politiques de cette nostalgie et leurs évolutions depuis la réunification de l’Allemagne en 1990.

 

Paul Maurice est chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri. 

 

Cet article est paru dans la lettre Les droits de l'Homme en Europe orientale et dans l'espace post-soviétique, n° 34, avril-juin 2020 [1] (page 12 à 16), intitulée « Nostalgie, Nostalgies. Déraison et des raisons », publiée par la Ligue des droits de l'Homme et dirigée par Ewa Tartakowsky.