Publié le 30/06/2020

Michel DRAIN

La politique de défense allemande revêt, dans le cas de l'Allemagne occidentale puis de l'Allemagne unie, des formes propres, largement dues à l'héritage de l'après-1949 : rupture avec la Wehrmacht, notamment par la reconnaissance des droits fondamentaux des militaires, intégration forte dans l'OTAN, soumission à un contrôle parlementaire étendu.

La Bundeswehr s'est définie dès sa création comme une armée d'alliance, une armée de citoyens et une armée parlementaire. La fin de la guerre froide et l'unification ont profondément modifié les conditions de la défense de l'Allemagne : accès à la pleine souveraineté, transformation de la situation stratégique d'une nation auparavant divisée par une ligne de front, devenue désormais une puissance centrale en Europe disposant d'une capacité substantielle d'influence politique et économique. Son appartenance à l'Alliance atlantique relève désormais plus du choix que de la nécessité.

 

Michel Drain est chercheur associé au Comité d'études des relations franco-allemande (Cerfa) à l'Ifri

Cet article est paru dans la revue Allemagne d'aujourd'hui, n° 232, avril-juin 2020 [1] (page 193 à 205) intitulée "L'Allemagne, trente ans après son unification", co-dirigée par Etienne Dubslaff, Hans Stark et Jérôme Vaillant.