Publié le 14/10/2020

Laurence NARDON, , invitée de l'émission C dans l'air.

Une semaine après sa sortie de l’hôpital où il avait été conduit après avoir été contaminé par le nouveau coronavirus, Donald Trump s’est lancé dans un marathon de meetings. Il a fait son retour devant ses partisans dès samedi 10 octobre à la Maison-Blanche puis lundi soir en Floride, État clé pour décrocher la victoire le 3 novembre. 

À vingt jours du scrutin, le président espère ainsi inverser une tendance défavorable en matière d’intentions de vote.

Car selon les derniers sondages, l’écart entre les deux candidats se creuse jour après jour. Le démocrate Joe Biden (54 %) posséderait désormais une avance de 12 points sur le républicain Donald Trump (42 %). Surtout, ces enquêtes montrent une bascule des plus de 65 ans qui représentent un électeur sur quatre aux États-Unis et dont le vote sera important dans la poignée d'États clés qui détermineront l'élection (Floride, Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan…).

Traditionnellement plutôt conservateur, ces précieux électeurs seraient cette année, petite révolution, enclin à voter Biden. Très largement en tête dans les sondages, il aurait entre 20 et 27 points d’avance sur Trump dans cette catégorie de la population qui reproche surtout au président sortant sa gestion de la pandémie aux États-Unis, pays qui affiche le plus lourd bilan du monde avec plus de 215 000 morts. Les remarques du locataire de la Maison-Blanche appelant à "dominer", comme lui, le virus, ont également eu du mal à passer auprès des seniors, particulièrement frappés par la maladie.

Alors le candidat républicain tente de rectifier le tir. Dans une vidéo la semaine dernière, il avait déclaré son soutien aux seniors, "les gens que je préfère" et affirmé qu'il voulait leur donner accès aux mêmes traitements que lui contre la Covid-19, "gratuitement". Mais ce mardi il est allé plus loin. Lançant un appel aux électeurs les plus âgés, Donald Trump s’est déchaîné dans ses critiques, insultes et sarcasmes contre son rival démocrate, allant jusqu’à poster sur Instagram et Twitter un montage photo grossier de Joe Biden dans un fauteuil roulant, entouré d’autres personnes âgées également en fauteuil. Le tout agrémenté d’un jeu de mots associant le candidat démocrate aux pensionnaires des maisons de retraite.

Un montage photo qui pourrait bien se retourner contre lui tant il pourrait froisser les séniors. Et Joe Biden ne s’y est pas trompé : "Le seul senior qui intéresse Donald Trump c’est le senior Donald Trump lui-même", a lancé le candidat démocrate lundi soir depuis la Floride.

Enfin pour ne rien arranger, les attaques répétées de Trump contre le vote par correspondance n’arrangent pas vraiment le parti républicain tout comme l’examen par le Sénat de la confirmation à la hâte de la juge Amy Coney Barrett. Ce passage en force des républicains, qui veulent ancrer la Cour suprême à droite avant les élections du 3 novembre, suscite la réprobation d’une majorité d’Américains.

Alors que plus de dix millions d'Américains ont déjà voté à l'élection présidentielle, par courrier ou en vote anticipé, quelle sera l’issue du vote ? Les sondages se trompent-ils à nouveau ? Donald Trump peut-il encore gagner ? Le deuxième débat entre les deux candidats aura-t-il lieu ? Enfin quel est le parcours de la juge Amy Coney Barrett ? Pourquoi divise-t-elle les Américains ?

Invités :

  • Thomas Snegaroff, historien spécialiste des États-Unis  
  • Nicole Bacharan, politologue et historienne-spécialiste des États-Unis  
  • Laurence Nardon, chercheuse, spécialiste des États-Unis à l'IFRI  
  • Anne Deysine, juriste et politologue-spécialiste des États-Unis  

> A regarder sur le site de France TV [1].