Publié le 12/11/2020

Detlef PUHL

Dans le traité d’Aix-la-Chapelle en 2019, l’Allemagne et la France s’engagent à approfondir leur « programme commun en matière de défense » et de poursuivre une vision commune en matière d’exportations d’armes. C’est ainsi qu’une culture commune des forces armées, des missions communes et une industrie de la défense européenne doivent être renforcés.

En dépit d’une coopération en matière d’armement caractérisée par son développement sur le long terme et son intensité, un certain nombre de projets d’envergure ont échoué ou ont du moins mis en exergue de nombreux problèmes. Les nouveaux projets d’exception FACS (guerre aérienne du futur) et MGCS (guerre terrestre du futur) qui en sont à leurs balbutiements sont ambitieux et font émerger un certain nombre de questions. Celles-ci se réfèrent au rôle de l’industrie de l’armement dans le processus politique des deux pays et aux exportations en matière d’armement. Les points de vue entre Paris et Berlin ne pourraient être plus éloignés l’un de l’autre. Aussi, les conceptions stratégiques concernant la capacité d’action et d’intervention militaire au service desquelles se trouvent les nouveaux systèmes ne coïncident pas.

Le traité d’Aix-la-Chapelle a pour objectif et donne les moyens au couple franco-allemand de se profiler comme le précurseur pour atteindre l’« autonomie stratégique ». Trois défis sont cependant à relever : les différences du rôle de l’industrie de l’armement doivent être traitées et dépassées. Pour cela Berlin et Paris doivent se mettre d’accord sur le rôle de l’Europe et de l’Union européenne en matière de défense. Ceci présuppose un débat public sur les questions stratégiques au sein des deux pays et entre les deux pays, qui laisse pour l’instant à désirer.

 

Detlef Puhl a servi jusqu’en 2016 comme « Conseiller Spécial » auprès du Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), responsable de la division « Défis Emergents ». Il s’est occupé, de 2011 à 2016, de la communication stratégique de cette nouvelle division du Quartier Général de l’Alliance atlantique à Bruxelles.

 

Cette publication est également disponible en allemand : „Deutsch-Französische Rüstungszusammenarbeit – Ein Ding der Unmöglichkeit? [1]“