Publié le 30/11/2020

Paul MAURICE

Les relations entre la France et l’Allemagne sont généralement considérées comme un indicateur de la vitalité du projet européen. L’épidémie de COVID-19 est apparue dans un contexte singulier à la fois pour la relation franco-allemande, en berne depuis quelques années, mais aussi pour l’avenir de la construction européenne.

La crise épidémique a d’abord révélé les écarts structurels de la France et l’Allemagne, rendant difficile sa gestion coordonnée à l’échelle nationale. Néanmoins, elle a également été le catalyseur d’une coopération transfrontalière, qui a reposé sur la solidité des relations au niveau des acteurs locaux, et a créé une « solidarité de fait » entre la France et l’Allemagne.

Cette solidarité, tout autant symbolique que palpable, a été une mise à l’épreuve « grandeur nature » des principes de convergence définis dans le traité d’Aix-la-Chapelle de 2019. Les réactions à la crise nous font nous interroger également quant à la capacité de la France et de l’Allemagne à s’accorder sur des modalités communes de relance européenne. Plus généralement il s’agit d’une épreuve pour la faculté du couple franco-allemand à coordonner et affirmer son leadership européen.

 

Paul Maurice est chercheur au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) [1] à l'Ifri.

 

 

Cet article est paru dans la Revue du Rhin Supérieur du CRÉSAT [2], n° 2, « Réactions d'épidémie », novembre 2020, pages 75 à 95.