Publié le 15/12/2020

Jean-Pierre DARNIS

A la fin de l'année 2020, le secteur spatial européen se trouve à la croisée des chemins. Alors que la conférence ministérielle de l’Agence européenne de l’espace (ESA) de 2019 avait marqué une progression en termes de budgets, signe d’une ambition spatiale renouvelée, l’accélération technologique et financière en provenance des États-Unis constitue un scénario disruptif qui fait peser des menaces sur la continuité des capacités spatiales européennes.

Il s’agit non seulement des gains d’efficacité d’un écosystème américain qui a su renouveler le rapport entre public et privé, avec par exemple les remarquables résultats en matière de nouveaux lanceurs, mais surtout de l’accélération produite par le paradigme d’intégration entre spatial et digital. Cet aspect est particulièrement significatif en ce qui concerne les constellations de télécommunication à bande large, projets de grande ampleur, capables d’installer des monopoles commerciaux qui riment aussi avec une intégration complète de la chaîne technologique.

L’Europe court ainsi le risque d’être rapidement disqualifiée si elle n’arrive pas à formuler un saut qualitatif, qui lui permette de faire face à la puissance du déploiement en cours. L’espace représente un élément décisif pour une souveraineté digitale que l’Europe se doit non seulement d’énoncer mais aussi de traduire par des programmes concrets.

Cette note est disponible en anglais uniquement : Space as a Key Element of Europe's Digital Sovereignty [1]