Publié le 03/02/2021
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Mihoko MATSUBARA, Dai MOCHINAGA

En septembre 2020, le Centre Asie de l'Ifri a organisé une discussion en ligne sur la stratégie de cybersécurité du Japon.

Dans un premier temps, ont été abordés les enjeux de cybersécurité posés par l'organisation des Jeux Olympiques (JO), qui devaient se tenir à Tokyo à l’été 2020. En effet, ces dernières années, le recours aux cyberattaques pour faire dérailler l'organisation de méga-événements sportifs s'est multiplié. Le Japon a donc pris diverses mesures pour renforcer la cybersécurité des agences gouvernementales mais aussi des entreprises. Au-delà, la discussion a également abordé les diverses initiatives diplomatiques prises par Tokyo pour apparaître comme une nation en pointe en matière de cybersécurité et de cyber-gouvernance sur la scène internationale. Le Japon est en effet un acteur proactif dans ce domaine, tant au niveau bilatéral que multilatéral.

Les deux textes présentés dans cette note visent à poursuivre et approfondir cette discussion.

Tout d’abord, Mihoko Matsubara, Chief Cybersecurity Strategist chez NTT Corporation, présente les efforts déployés par le Japon pour améliorer ses capacités en termes de cybersécurité dans la perspective des JO de 2020. En particulier, le Japon est confronté à une pénurie de professionnels de la cybersécurité et plusieurs initiatives publiques et privées cherchent à y remédier. Par ailleurs, la stratégie de cybersécurité japonaise de 2015 a, pour la première fois, rendu les chefs d’entreprises responsables de la mise en place d’une stratégie de cybersécurité dans leurs établissements. En conséquence, les chefs d’entreprises jouent aujourd’hui un rôle-clé pour l’amélioration du niveau général de protection cyber au Japon. Enfin, la Coupe du monde de rugby en 2019 a offert au Japon une occasion de tester sa préparation en matière de cybersécurité dans le cadre d’un méga-événement sportif.

Dans son article, Dai Mochinaga, chercheur senior au Keio Research Institute, présente sa vision de la diplomatie japonaise en matière de cybersécurité et de cyber-gouvernance. Plus précisément, l'auteur examine la dynamique entre la vision pour un Indo-Pacifique libre et ouvert (Free and Open Indo-Pacific) proposée par le gouvernement japonais depuis 2016 et la diplomatie cyber de l’archipel. La vision FOIP a permis d'intégrer les initiatives existantes en matière de diplomatie cyber, tout en poursuivant les intérêts nationaux du Japon. La diplomatie cyber menée par Tokyo contribue à façonner l'action collective dans les enceintes internationales. Le texte conclut sur une réserve : Tokyo a encore des options limitées pour contrer les activités malveillantes sur le net. L'imposition de sanctions est une option que le Japon pourrait vouloir envisager pour une meilleure dissuasion.

 

Cette publication est disponible en anglais uniquement : Japan’s Cybersecurity Strategy: From the Olympics to the Indo-Pacific [1]