Publié le 19/04/2021

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, cité par Fabrice Deprez dans La Croix

L’Union européenne a enjoint à Moscou de prodiguer des soins à Alexeï Navalny, dont l’état de santé s’est dégradé depuis le début de sa grève de la faim. Ses partisans ont, eux, annoncé de nouvelles manifestations pour mercredi 21 avril.

L’affrontement avait pris depuis plusieurs années un air de sombre routine : d’un côté, les vidéos fracassantes sur la corruption de l’élite russe et les manifestations organisées par l’équipe d’Alexeï Navalny, seul acteur de l’opposition capable de faire descendre plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la rue. De l’autre, la pression permanente du Kremlin, agrémentée de coups de force ponctuels et de peines de prison pour les activistes du mouvement.

Déjà ébranlée par la tentative d’assassinat contre Alexeï Navalny, puis par son retour en Russie et son emprisonnement au mois de février, cette routine pourrait bientôt voler en éclats avec la requête du bureau du procureur de Russie afin de déclarer « extrémiste » la Fondation anticorruption ainsi que les antennes régionales du parti créé par Alexeï Navalny. Tatiana Kastouéva-Jean, responsable du centre Russie/NEI à l’Institut français des relations internationales (Ifri), analyse: 

Vladimir Poutine a annoncé qu’il allait pouvoir rester président jusqu’en 2036 et personne n’a bronché, il se sent aujourd’hui légitime pour écraser ce dernier foyer de contestation »

Si les soutiens d’Alexeï Navalny ont annoncé de nouvelles manifestations pour mercredi 21 avril, c’est l’état de santé de l’opposant, en grève de la faim depuis le 31 mars, qui les mobilise depuis la fin de la semaine dernière : se basant sur une analyse de sang réalisée le 15 avril, des médecins proches de l’opposant ont assuré samedi dernier que ce dernier pourrait faire un arrêt cardiaque « d’une minute à l’autre », en raison notamment d’un niveau de potassium trop élevé. Le sujet était lundi à l’agenda d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne.

Mais la dégradation de l’état de santé de l’opposant a poussé son équipe à bousculer leur calendrier.

« Une tentative de sauver ce qui peut l’être encore »,

pense Tatiana Kastouéva-Jean, avant une possible répression de masse. 

Car la date de ce que l’organisation a qualifié de « bataille finale entre le bien et la neutralité » n’a pas été choisie au hasard : ce 21 avril, Vladimir Poutine prononcera au même moment son traditionnel discours au Parlement. Acculée, l’opposition veut faire face au président russe.

> Lire l'intégralité de l'article dans La Croix [1]