Publié le 31/05/2021
Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA)

Thierry VIRCOULON, interviewé par Eric Topona pour Deutsche Welle

Selon le gouvernement tchadien, des soldats sont morts après l’attaque, dimanche (30.05.21), par l’armée centrafricaine d'un poste avancé à Sourou, au Tchad, non loin de la frontière avec la RCA.

[...]

Soutien du Tchad

La région où se sont déroulés les affrontements de dimanche, aux confins du Tchad, de la Centrafrique et du Cameroun, est une zone de transhumance, considérée comme le fief, côté centrafricain, du mouvement rebelle des 3R, accusé par Bangui d’être soutenu par le Tchad. 

C’est pourquoi Thierry Vircoulon, coordonnateur de l'Observatoire de l'Afrique australe et centrale à l'Institut français des relations internationales, dit ne pas être surpris par l’accrochage qui s’est déroulé dimanche.

"Ça fait déjà quelques semaines qu'on observe la montée des tensions à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique. C'est un peu la première fois que le rapport de force est renversé. D'habitude, c'est surtout l'armée tchadienne qui commettait des actes de violence. Donc ces tensions s'inscrivent aussi dans la traque de l'ex-président François Bozizé, qui est le chef des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont beaucoup considèrent qu'il a des accointances et des complicités au Tchad", affirme le chercheur.

Le Tchad est régulièrement accusé par son voisin centrafricain d’aider, d’armer, de financer et d’abriter certains groupes armés qui veulent renverser les autorités de Bangui. 

En 2003, l’ancien président François Bozizé avait ainsi établi sa base arrière dans le sud du Tchad, avant de renverser le président en poste à l’époque, Ange Félix Patassé. 

C’est toujours à partir du sud du Tchad que les rebelles de la Séléka avaient marché sur la capitale centrafricaine, chassant François Bozizé en mars 2013.

> Retrouvez l'interview sur le site de Deutsche Welle [1]