Publié le 28/07/2021

Charles-Emmanuel DETRY

Un profond changement d’attitude des États-Unis à l’égard de la Chine s’est produit sous la présidence de Donald Trump.

Ce revirement exprimerait un nouveau consensus à Washington sur l’échec de la politique d’ouverture (engagement) menée depuis quarante ans. Celle-ci est accusée d’avoir permis l’avènement d’une Chine à la puissance alarmante et guère moins dictatoriale que par le passé. En conséquence, l’inimitié sino-américaine est inévitable et s’impose comme une donnée pour la nouvelle administration Biden.

Cependant, l’unanimité du diagnostic (la Chine est l’ennemie) ne suffit pas à créer un accord sur la politique à suivre (que faire de cet ennemi ?). Un bilan des quatre années écoulées révèle des hésitations qui ne se résument pas aux idiosyncrasies de l’ancien président. Nous proposons d’y voir la manifestation de trois tendances divergentes, qui diffèrent sur la question du type d’ordre international dans lequel les États-Unis et la Chine pourraient coexister.

D'après les premières initiatives de l’équipe de Joe Biden, la mise en récit d’une lutte entre démocraties et autocraties et la nécessité persistante de la coopération placent les Démocrates face au même dilemme que celui de leurs prédécesseurs.