Publié le 29/07/2021

Marc JULIENNE, cité par Léa Masseguin dans Libération.

Les autorités marocaines ont arrêté le 19 juillet, à l’aéroport de Casablanca, un informaticien ouïghour à la demande de Pékin. Des défenseurs des droits humains craignent qu’il ne soit extradé vers la Chine, où la minorité musulmane subit une répression sans merci.

Comme le révélait Libération début juin, Pékin exerce aussi des pressions et des menaces pour provoquer des «retours volontaires» en manipulant la famille, restée au pays, des membres de la diaspora. A 29 ans, Mihriay Erkin est morte le 20 décembre dernier dans un centre de détention situé dans l’ouest de la Chine, après que sa mère l’a suppliée de rentrer du Japon, où elle travaillait, sous pression des autorités. Une méthode qui aurait également pu avoir été utilisée pour obtenir le retour de Yidiresi Aishan. Au moment de l’arrestation, son épouse a reçu un appel de son père pour savoir où se trouvait son mari, après trois années sans le moindre contact. «Ces démarches, auxquelles s’ajoutent les approches faites directement par la police locale du comté de Bugur (Xinjiang) portent toutes les marques des pratiques des autorités chinoises visant à obtenir le retour d’une personne à tout prix», écrit Safeguard Defenders.

Comme beaucoup d’autres Ouïghours en exil, le trentenaire est accusé de terrorisme par Pékin.

«En Chine aujourd’hui, toute personne d’ethnie ouïghoure est a priori suspectée de terrorisme. En tant que militant de la cause ouïghoure depuis la Turquie, il est donc automatiquement considéré comme un terroriste, bien qu’aucun fait ni lien avec une organisation n’ait été établi», explique Marc Julienne.

Rabat a désormais le destin de Yidiresi Aishan entre ses mains. Le sacrifiera-t-il au nom de l’idylle sinomarocaine ?

 

> Retrouver l'article en intégralité sur le site de Libération [1].