Publié le 01/09/2021

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, Isabelle FACON, Julien VERCUEIL, Gaïdz MINASSIAN, Michaël LEVYSTONE, David TEURTRIE, Alexandra GOUJON, Olga GILLE-BELOVA, Florent PARMENTIER

Trente après l'effondrement de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), le régime politique et l'économie russes sont-ils stables ? Que pèse la Russie diplomatique et militaire à l'international ? Et réussira-t-elle à organiser, à pacifier, ses relations avec les acteurs de l'ancien espace soviétique ?

La Russie après la réforme constitutionnelle [1], par Tatiana KASTOUÉVA-JEAN (voir la vidéo) [2]
La pandémie a relativement épargné l’économie russe, mais le taux de surmortalité bat les records et le faible degré de vaccination de la population apparaît comme une faiblesse. La diplomatie vaccinale russe n’a pas donné tous les effets escomptés. La pandémie n’a pas empêché la poursuite du durcissement du régime, avec l’affaire Navalny pour symbole. En matière diplomatique, Moscou joue ses cartes selon ses intérêts, différenciés, tout en choisissant les thèmes de son éventuel dialogue avec l’Occident.

La dimension militaire de la puissance russe, par Isabelle FACON
L’appareil militaire russe a regagné de la superbe, et des savoir-faire, après le trou noir des années 1990. Moscou fait surtout porter l’effort sur l’espace post-soviétique, en dépit de la méfiance de certains de ses partenaires. Hors Europe, les déploiements et les actions concrètes demeurent modestes, mais témoignent sans conteste, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, d’une volonté de peser comme acteur global, avec tous les moyens – diplomatiques, de ventes d’armes, de propagande – mobilisables.

Économie russe : résistance et limites, par Julien VERCUEIL
L’économie russe a bien résisté à la pandémie de Covid-19 et à la baisse mondiale des prix des matières premières. Le poids de l’État, la dépendance relativement faible du pays à l’économie de services et les politiques monétaire et budgétaire ont permis d’amortir le choc de la crise. Mais ce choc a été réel et il imposera sans doute des mesures restrictives, par exemple au niveau fiscal. Les facteurs de croissance et la gestion du lien aux économies occidentales demeurent les deux problèmes majeurs de l’économie russe.

Où en est l'Union économique eurasiatique ?, par David TEURTRIE
Avec l’Union économique eurasiatique (UEE), se dessine peut-être la Grande Eurasie souhaitée par Moscou. Les progrès de l’intégration économique et commerciale qui réunit d’anciens membres de l’Union soviétique sont rapides, tout comme l’avancée des liens avec Pékin dans le cadre du développement des Nouvelles routes de la soie dans une logique de circulation Chine-Russie-Europe de l’Ouest. Demeure le problème des relations avec l’Union européenne, qui maintient son refus de considérer l’UEE comme son homologue.

Ukraine : à la recherche d'un nouveau souffle, par Alexandra GOUJON
À mi-parcours de son mandat présidentiel et trente ans après l’indépendance du pays, Volodymyr Zelensky cherche à donner de nouvelles perspectives à une stratégie volontariste qui est confrontée à des obstacles systémiques persistants, en politique intérieure comme en politique étrangère.

La Biélorussie à l'épreuve de la crise politique, par Olga GILLE-BELOVA
Inattendue, la crise politique biélorusse a marqué le réveil d’une société d’apparence dépolitisée, affaiblissant gravement le régime et son économie. La normalisation de ses relations avec l’Europe est remise en cause, alors que le soutien, pourtant limité, de Moscou ne peut que renforcer une relation de dépendance.

Moldavie : le phénomène Sandu, par Florent PARMENTIER
La nouvelle présidente veut clarifier la diplomatie du pays en direction de l’Union européenne, sans pour autant rompre avec Moscou. Le succès de son entreprise exige une lutte contre l’oligarchie et la corruption, qui bénéficiera du résultat des élections législatives de juillet 2021.

Les Républiques d'Asie centrale à l'heure des défis, par Michaël LEVYSTONE
L’indépendance des pays d’Asie centrale les confronte à de multiples défis. Chacun d’entre eux poursuit une stratégie d’affirmation nationale et internationale propre, dans des cadres politiques marqués par l’autoritarisme. Tous doivent composer avec un renouveau de l’islam, longtemps considéré comme un simple référent culturel mais qui entretient désormais des liens avec le djihadisme international. La Turquie, l’Iran, et surtout la Russie et la Chine mènent le carrousel des pressions extérieures.

Caucase du Sud : l'introuvable stabilisation, par Gaïdz MINASSIAN
Trente ans après la chute de l’URSS, les États du Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) sont toujours marqués par le soviétisme et tributaires des secousses géopolitiques liées à la Russie, à la Turquie et à l’Iran, comme l’atteste la dernière guerre du Haut-Karabagh de l’automne 2020. Remporté par l’Azerbaïdjan à l’issue de 44 jours de combats très meurtriers, ce conflit a redistribué les cartes stratégiques dans la région et démontré que le Caucase du Sud restait un espace instable, vulnérable et fragile.

 

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