Publié le 09/09/2021
Le président Kagame rencontre la chancelière allemande Angela Merkel dans le cadre d’une conférence G20 Compact with Africa | Berlin, 30 octobre 2018

Adrian SCHLEGEL, Aram ZIAI

Ces dernières années, la politique africaine de l’Allemagne a été marquée par de nombreuses initiatives et par la recherche d’un « partenariat d’égal à égal ». Or l’examen des rapports de force sous-jacents dans la politique de coopération fait apparaître qu’en dépit du discours officiel qui prétend y mettre fin, les déséquilibres se perpétuent.

Une analyse historique des relations germano-africaines montre que l’héritage colonial continue de modeler la politique contemporaine de coopération. L’examen des paramètres et des acteurs actuels de la politique africaine de l’Allemagne fait apparaître une mosaïque de projets insuffisamment coordonnés et répondant par ailleurs à des intérêts géopolitiques. Pour légitimer les initiatives allemandes auprès du grand public, le discours officiel met en exergue la nécessité de restreindre les flux migratoires, ce qui soulève des problèmes du point de vue des droits de l’homme. Une autre tendance est la promotion du commerce extérieur dans le cadre d’une économie libérale de marché, ce qui présente des risques politico-économiques au niveau local. La coopération prometteuse en matière de politique climatique est actuellement dominée par les conceptions allemandes de la transition énergétique, tandis que les projets de politique culturelle voient l’émergence d’approches partenariales, marquées par un esprit critique. A la lecture de ces différents axes il est possible d’esquisser un modèle de coopération germano-africaine au service de l’émancipation.

 

Aram Ziai enseigne à l’université de Kassel dans le cadre des cursus de sciences politiques et d’économie politique globale et de développement. Précédemment il était enseignant et chercheur dans les universités d’Amsterdam, de Vienne, d’Accra, de Téhéran, de Bonn et de Hambourg. De 2009 à 2021, il a fait partie des intervenants de la section Théorie du développement et politique de développement de l’Association allemande de science politique.

Adrian Schlegel est actuellement rattaché au Global Studies Programme de l’université Jawaharlal Nehru, à l’université de Pretoria et à l’université Humboldt de Berlin après des études en sciences politiques et administratives. Il travaille sur les questions de décolonisation et de solidarité internationale.

 

Cette publication est également disponible en allemand : "Die deutsche Afrikapolitik: Erneuerung einer ungleichen Zusammenarbeit? [1]" (pdf).