Publié le 12/09/2021

Paul MAURICE, cité par Paul Boulben dans La Nouvelle République

Le successeur d'Angela Merkel sera connu à l'issue des élections fédérales, le 26 septembre. Favorite jusqu'alors, la CDU est en perte de vitesse.

Le 26 septembre, l'Allemagne tournera la page Angela Merkel. Chancelière depuis seize ans, elle a assis la position de la première puissance économique européenne et quatrième puissance mondiale. Après avoir bataillé, en 2005, pour détrôner le social-démocrate Gerhard Schröder, elle a facilement remporté les trois élections suivantes, et contribué à installer durablement le parti chrétien-démocrate de centre droit, la CDU, à la tête des gouvernements successifs. La voie était donc toute tracée pour son successeur désigné, Armin Laschet, ministre-président du Land le plus peuplé et le plus riche d'Allemagne, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

 

« Olaf Scholz a profité d'un alignement des astres »

Mais après avoir battu campagne de la plus terne des manières, Laschet sent le vent du boulet. Depuis quelques semaines, les sondages annoncent son parti deuxième derrière les sociaux-démocrates du SPD, dont le candidat est le ministre des Finances Olaf Scholz.

  • Ce dernier est « un libéral, à la droite de son parti. Il a profité d'un alignement des astres et des affrontements entre Armin Laschet et la candidate des Verts (Die Grünen) Annalena Baerbock », analyse Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), à l'Institut français des relations internationales (Ifri).

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Les inondations, tournant de la campagne

Cette préoccupation a été renforcée par la pire catastrophe naturelle dans l'Allemagne contemporaine. Au moins 190 morts, cet été, après les inondations qui ont touché la Réhanie-Palatinat et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie d'Armin Laschet, ce dernier n'ayant pas montré son meilleur visage à l'occasion de cette crise. Le 17 juillet, il a été filmé en train d'éclater de rire, en arrière-plan du discours d'hommage aux victimes prononcé par le président de la République fédérale.
Politiquement, il ne remue pas non plus les foules. 

  • « Il n'a pas vraiment fait campagne et on s'est aperçu qu'il avait peu de propositions, notamment sur l'écologie », soulève Paul Maurice.

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Pour la CDU, la dynamique est très mauvaise. L'enterrement de première classe peut-il être évité? 

  • « Les sondages sont une photographie à un instant T. Cela peut changer. Toutefois, le vote par correspondance est ouvert depuis août. Dans le Land de Berlin, 38% des électeurs ont déjà voté », note Paul Maurice.

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  • Quant à l'extrême droite de l'AfD, « le plafond de verre électoral a déjà explosé » relève Paul Maurice. Présent pour la première fois au Bundestag (le Parlement) lors des dernières élections fédérales, le parti « stagne dans les sondages et n'est pas au niveau de l'extrême droite en France ou aux Pays-Bas. » La seule certitude, « c'est que personne n'envisage de coalition avec l'extrême droite ».

 

>> Cet article est disponible sur le site de La Nouvelle République [1] <<