Publié le 26/09/2021

Paul MAURICE, cité sur CNews

Des élections déterminantes pour l'avenir de l'Europe. Ce dimanche 26 septembre, les citoyens allemands sont appelés aux urnes pour les élections fédérales lesquelles détermineront le successeur d'Angela Merkel à la tête du pays. Un choix qui aura, outre-Rhin, un impact sur la relation privilégiée entre Paris et Berlin.

À l'heure actuelle, deux hommes font la course en tête selon les sondages. Le favori se nomme Olaf Scholz, présentement vice-chancelier et qui se présente pour le parti social-démocrate (SPD). En face de lui, l'on retrouve l'héritier d'Angela Merkel choisi par l'union chrétienne-démocrate (CDU) : Armin Laschet. 

Conscient qu'il serait amené à travailler avec l'un des deux pendant les prochains mois, Emmanuel Macron a invité ces candidats à l'Elysée au début du mois de septembre. Une manière de prendre la température avant le résultat définitif du scrutin de ce dimanche. 

  • Aujourd'hui, Armin Laschet apparaît peut-être comme le plus « Macron compatible » des deux candidats. «En tout cas, c'est ce que lui dit. Il a un lien fort avec la France et a été plénipotentiaire fédéral chargé des relations culturelles franco-allemandes», explique Paul Maurice, chercheur à l'IFRI et spécialiste des relations entre la France et l'Allemagne.

Le candidat de la CDU et le chef d'Etat français sont également assez proches sur les questions de défense, alors qu'un sommet sur le sujet, organisé par Paris, doit avoir lieu dans les prochains mois. Du côté des différences, l'on peut noter qu'Armin Laschet est très attaché à l'orthodoxie budgétaire, ce qui peut être un frein pour les plans d'Emmanuel Macron à l'échelle européenne. 

La question de la coalition

Chez son rival, Olaf Scholz, qui appartient à un parti plus à gauche, le positionnement n'est pas non plus très éloigné du président français.

  • « Il appartient à l'aile droite du SPD, il a travaillé avec Bruno le Maire, donc il peut être compatible avec Emmanuel Macron », assure Paul Maurice. Au niveau budgétaire, la marge de manœuvre pourrait être plus importante qu'avec Armin Laschet, mais dans une moindre mesure car Olaf Scholz reste très attentif aux questions de dette. 
  • Quoi qu'il en soit, comme l'explique Paul Maurice, la question de la relation avec la France ne sera pas réglée au soir des résultats ce 26 septembre. «Le sujet de la coalition est fondamental. Le candidat lui-même est important, mais Olaf Scholz avec les libéraux ou Die Linke (parti plus à gauche, ndlr), ce n'est pas la même chose», explique le spécialiste. La question sera donc de savoir, une fois les résultats tombés, qui sera en position de force pour imposer son programme.

Si Olaf Scholz semble plus enclin à négocier avec les Verts et les libéraux, il n'est pas impossible qu'une grande coalition plus large soit mise en place dans les jours qui suivront le scrutin. Annalena Baerbock, candidate pour les Verts, a cependant assuré qu'elle souhaitait envoyer la CDU dans l'opposition, ce qui pourrait contraindre Olaf Scholz à ne pas faire appel aux chrétiens-démocrates pour valider un éventuel gouvernement. De quoi garantir un peu de suspens pour les citoyens allemands, mais aussi pour l'Elysée, qui attend avec impatience son futur interlocuteur.

 

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