Publié le 25/09/2021

Paul MAURICE, cité par Barbara Zimic dans Delo. Article paru en slovène

Comment l'histoire jugera-t-elle l'héritage des quatre mandats d'Angela Merkel ? Va-t-elle rester dans les annales comme l'un des grands chanceliers et grands hommes politiques d'Europe et du monde, ou son étoile va-t-elle pâlir dans quelques années ? 

Les analystes politiques ont des opinions très différentes à ce sujet. Mais ils s'accordent à dire qu'elle était une politicienne du compromis et de la recherche de consensus réalisables, même entre les partenaires les plus divisés. Certains considèrent cette caractéristique comme sa principale force. Sous l'impulsion d'Angela Merkel, l'Allemagne a prospéré et joué un rôle de premier plan en Europe. La chancelière a constamment cherché un terrain d'entente avec ses partenaires et ses concurrents dans le monde entier. Après 16 années passées à la tête de la Chancellerie, elle quitte ses fonctions de son plein gré et en tant que femme politique de loin la plus populaire du pays et au-delà.

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En Europe et dans le monde entier, Angela Merkel est devenue ces dernières années la seule femme d'État qui défend la démocratie, les droits de l'Homme et, en général, la modération dans les relations internationales. À l'heure où de nouveaux dirigeants autoritaires populistes commencent à émerger, elle est devenue un rempart du monde libre.

Münkler regrette que la chancelière ait si longtemps regardé entre les doigts du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, et qu'elle n'ait pas été plus affirmée dans son soutien au président français Emmanuel Macron dans les réformes politiques de l'UE, au détriment de ce dernier sur la scène politique intérieure.

  • Paul Maurice, de l'Institut français des relations internationales, a déclaré à Delo que la chancelière a toujours réagi avec beaucoup de réticence aux initiatives des présidents français. Les tensions liées à l'approche différente de la crise financière avaient déjà commencé à apparaître sous Nicolas Sarkozy et se sont aggravées sous François Hollande, qui, contrairement à la chancelière, voulait s'attaquer à la crise sans austérité. Même l'arrivée de l'énergique Macron n'y a rien changé.

Manque de vision

  • « Angela Merkel est pragmatique. Malgré ses nombreuses déclarations soulignant l'importance du projet européen, son bilan dans ce domaine est très mitigé. Ces dernières années, la chancelière allemande n'a jamais vraiment osé définir sa vision de l'Europe », estime Paul Maurice.

Ainsi, la chancelière est mal vue par de nombreux Européens, notamment dans le Sud, pour avoir insisté sur la réduction des dépenses publiques pendant la crise de la dette et pour son opposition persistante aux obligations communes en euros jusqu'à récemment.

  • Mais Paul Maurice nous rappelle que Berlin a joué un rôle très important pour sauver l'UE de l'effondrement, et que c'est le compromis pragmatique de la chancelière qui a joué un rôle clé. La capacité à trouver un compromis viable entre tous les membres est, selon Paul Maurice, la plus grande force de la chancelière sortante.

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>> Lire l'article original paru en slovène sur le site de Delo (réservé aux abonnés) : « Zapuščina večne kanclerke Angele Merkel [1] » <<