Publié le 10/12/2021

Sophie BILONG, citée par Marlène Panara dans Info Migrants

Un an après l'obtention de leur statut, 42 % des personnes réfugiées installées en France réussissent à trouver un emploi, d'après une étude de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Mais celui-ci est bien souvent en deçà de leurs compétences réelles, acquises dans leur pays d'origine. Un "déclassement professionnel" qui engendre déception et lassitude.

 
 

En 2020, 24 181 statuts de protection ont été accordés par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et la Cour nationale du droit d'asile (CNDA). Pour une majorité de ces réfugiés qui ont choisi de construire leur vie en France, commence alors une autre étape de leur parcours d’exil : la recherche d'un emploi. Pour certains, avec succès. Près de 42 % des personnes réfugiées sont en emploi, dont un sur quatre en CDI, un an après l'obtention de leur titre de séjour, d’après une étude à paraître de l'Institut français des relations internationales (Ifri).

Un chiffre encourageant... à première vue seulement. Car le rapport, qui s’appuie sur des données de l'enquête ELIPA 2, du ministère de l'Intérieur, indique également que les conditions de travail des réfugiés en France sont "précaires, instables et insatisfaisantes". En cause, un "déclassement professionnel" que subissent la majorité. Pour eux, il est très difficile, voire impossible, de poursuivre une carrière entamée dans leur pays d'origine.

"Des personnes qui étaient cadres deviennent ouvriers en France", "les anciens indépendants deviennent salariés", explique Sophie Bilong, une des rédactrices de l’étude et consultante pour l'Observatoire de l'immigration et de l'asile de l’Ifri. Ainsi, si 10 % des réfugiés exerçaient une profession intellectuelle dans leur pays d’origine, ils ne sont que 2 % à poursuivre dans cette voie une fois leur statut accordé.

Trouver un emploi "dans l’urgence"

Pour Sophie Bilong, les causes de ce déclassement professionnel sont multiples. La première, "c’est cette période, qui prend effet au dépôt de la demande d’asile, pendant laquelle un exilé n’a pas le droit de travailler". Alors même que "ce temps est très précieux, pour préparer un projet, se former et être prêt, une fois le statut reconnu, avance-t-elle. Dans les conditions actuelles, tout se fait dans l’urgence : lorsqu’un demandeur d’asile reçoit son titre, il doit immédiatement trouver un emploi pour subvenir à ses besoins. Malheureusement, on ne trouve pas un emploi qualifié du jour au lendemain".

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