Publié le 10/12/2021

Paul MAURICE

Le bilan de la grande coalition en matière de politique européenne est mitigé. Sur les questions budgétaires, la CDU-CSU et le SPD ont pu mettre en œuvre leurs accords, mais en ce qui concerne les réformes fondamentales de l’Union européenne, seuls de petits pas ont été faits. 

Dans la campagne électorale pour les élections fédérales allemandes de septembre 2021, les questions de politique européenne n’ont que très peu été abordées. Pourtant, de nombreuses décisions sont prises au niveau européen et la composition du futur gouvernement, modifiera la composition du Conseil de l’Union européenne (UE). Avec une coalition tripartite, les partenaires pourraient se bloquer mutuellement et empêcher des avancées plus importantes sur les questions européennes. Le SPD, les Verts et le FDP, qui ne sont pas des alliés naturels, vont devoir montrer qu’ils peuvent surmonter leurs différences au niveau de la politique européenne, notamment sur les questions financières dont ils devront discuter avec les autres États-membres. Les attentes sont grandes, notamment du côté de la France qui prendra la présidence tournante du Conseil de l’UE au 1er janvier 2022. La chancelière Angela Merkel avait su incarner depuis 2005 une forme de stabilité au sein de l’UE. En termes de pragmatisme européen, son successeur, Olaf Scholz, semble suivre ses traces.

 

Paul Maurice [1] est chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Ifri.

 

 

Cet article est paru dans le numéro de la revue Allemagne d'aujourd'hui, n° 238, octobre-décembre 2021 [2] (pages 52 à 63), intitulé "Les élections fédérales du 26 septembre 2021. Bilan et perspectives. Les partis dans les élections", co-dirigé par Etienne Dubslaff, Paul Maurice, Hans Stark et Jérôme Vaillant.