Publié le 07/01/2022

Sophie BILONG, citée par Anne Daubrée, dans La Gazette Normandie

De plus en plus d'entreprises s'engagent en faveur de la cause de l'insertion des réfugiés, pour laquelle une vie professionnelle apparaît déterminante. La démarche, civique, s'articule autour du constat selon lequel la migration est synonyme de déclassement professionnel. Un gâchis pour les intéressés et la société.

Est-il sorti de son registre légitime ? Pour Jean Lemierre, président de BNP Paribas, il était « évident » qu'il lui fallait agir, lorsqu'en 2015, un million de réfugiés sont arrivés en Europe. Le 3 décembre dernier, le banquier intervenait dans le cadre d'un séminaire consacré à "L'insertion professionnelle des réfugiés en France et en Europe, un défi pour le secteur privé ?" L'événement était organisé par la Fondation BNP Paribas, avec l'IFRI, Institut français des relations internationales, et le palais de Chaillot, à Paris, où se déroulait la rencontre.

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Parrainage de salariés et documentation technique

D'autres entreprises se sont engagées dans des actions en faveur de l'insertion des réfugiés. C'est en particulier le cas des membres du collectif « Refugees are talents » né en juin 2021. Une dizaine de grands groupes en appelle et se donnent comme objectif « l'intégration en entreprise des personnes réfugiées ». Parmi eux figurent notamment Accor, Barilla, Ikea France, L'Oréal, Adecco et Sodexo. Cette entreprise, par exemple, s'est engagée à recruter cinq réfugiés en 2019. Deux ans plus tard, quatre sont encore dans l'entreprise, en CDI. « Pendant quatre mois, ils ont été formés, y compris sur de la documentation technique de l'entreprise, et via un stage d'intégration », témoigne Alain Masson, directeur RSE de l'entreprise.

Une enquête de l'IFRI, menée auprès de responsables RH et RSE de sociétés qui s'engagent, montre une diversité des manières d'aborder le sujet. « Cette mobilisation est en général récente. Dans la majorité des cas, elle a débuté en 2015 et elle prend des formes variables », explique Sophie Bilong chercheuse à l'IFRI. D'après l'étude, dans certains cas, les entreprises entreprennent ces démarches dans le cadre de la RSE ou du mécénat. Par exemple, des salariés peuvent apporter leur expertise à une association ou accompagner des réfugiés qu'elle suit. Mais RSE et RH ne vont pas nécessairement de pair : l'entreprise n'embauche pas nécessairement de réfugiés. A contrario, dans d'autres cas, l'engagement d'une entreprise se concrétise par une adaptation de ses procédures de recrutement. Par exemple, via la diffusion d'offres d'emploi vers des associations spécialisées. Ou encore, par un accompagnement spécifique dans l'emploi de la personne réfugiée nouvellement embauchée. Ce suivi peut prendre la forme du parrainage d'un salarié de l'entreprise, ou de formations spécifiques qui conjuguent apprentissage du français et vocabulaire technique. Avec, sous-jacent, le souci de permettre à ces nouveaux salariés d'évoluer dans leur emploi. Quelle que soit la démarche adoptée, les entreprises s'adossent généralement à des associations. A l'image de Sodexo, qui a trouvé les candidats à l'embauche via « Forum réfugiés ». Plus largement, « nous nous sommes appuyés sur des associations, car il nous reste beaucoup à apprendre sur le sujet », note Alain Masson.

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