Publié le 26/01/2022
Installation d'une cellule solaire sur un toit

Hugo LE PICARD, cité par Estelle Maussion dans Jeune Afrique

Une étude montre que l’essor du solaire décentralisé, connu en zone rurale, est sous-estimé en zone urbaine. Une tendance qui bouscule des réseaux nationaux déjà fragilisés.

Le marché des panneaux solaires est en plein essor sur le continent… mais pas forcément là où l’on s’y attendait le plus. Si nombre de projets et d’investissements concernent le milieu rural, le solaire décentralisé, non raccordé au réseau national, perce aussi largement en ville.

C’est le constat d’une étude de l’Institut français des relations internationales (Ifri) [1] publiée le 18 janvier et réalisée à partir de l’analyse, via des méthodes de deep learning, de 2,4 millions d’images satellite de quatorze villes d’Afrique subsaharienne, dont Dakar, Ouagadougou, Bamako, Niamey mais aussi Lagos, Le Cap et Kampala, des villes pour la plupart déjà couvertes par le réseau national.

Sur cette zone, le solaire décentralisé (à la fois résidentiel et commercial) représente entre 184 et 231 MW, soit « déjà près de 10 % de la capacité solaire installée dans la région hors Afrique du Sud », pointe l’étude, rappelant qu’en 2018 quelque « 3,8 millions d’unités ont été vendues en Afrique, contre 3,16 millions en Asie, faisant du continent africain le plus important marché de systèmes solaires décentralisés au monde ».

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« L’élargissement de cette analyse aux autres villes africaines augmenterait donc très probablement et de façon importante cette estimation », pointent les deux auteurs de l’étude, Hugo Le Picard, chercheur au Centre énergie & climat de l’Ifri, et Matthieu Toulemont, ingénieur senior en machine learning (ou apprentissage automatique, technologie d’intelligence artificielle permettant aux ordinateurs d’apprendre) au sein de la start-up PhotoRoom.

« Cette tendance a masqué un autre phénomène de fond, l’essor des panneaux en zones urbaines et périurbaines, où les ménages les plus aisés les adoptent quelle que soit la qualité du réseau national », explique Hugo Le Picard, qui a réalisé des entretiens qualitatifs pour compléter l’étude.

« Plus que jamais, le réseau africain suit son propre chemin, différent de celui observé dans les pays développés », conclut le chercheur.

> Lire l'intégralité de l'article sur le site du journal Jeune Afrique [2]