Publié le 26/02/2022

Paul MAURICE, cité par Nathalie Funès dans L'Obs

A peine intronisé, le nouveau chancelier allemand a été emporté par la crise ukrainienne. Après des débuts fastidieux, il tente de montrer que Berlin n’est pas le maillon faible de l’Europe.

La scène se passe au début du mois de juillet 2017, à la Philharmonie de l'Elbe, la magistrale salle de concert qui, du haut de ses 110 mètres, domine la ville de Hambourg. Là, dans un décor futuriste, mélange de verre et de briques d'un ancien entrepôt de fèves de cacao, les chefs d'Etat et de gouvernement les plus puissants de la planète - Donald Trump, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Theresa May, Xi Jinping... -, réunis pour un sommet du G20, sont venus siroter une coupe de champagne et écouter la « Neuvième Symphonie » de Beethoven, la fameuse « Ode à la joie », l'hymne européen.

C'est à peine si le visage du maire de Hambourg, invité lui aussi, se voile d'un nuage d'inquiétude quand tombent sur son téléphone portable les premiers messages l'avertissant que la ville est à feu et à sang. Dans les rues de la cité hanséatique, la manifestation anti-G20 a dégénéré : voitures incendiées, magasins saccagés, policiers blessés. Pendant vingt bonnes minutes, l'édile assiste impassible à la réception, papote, sourit, avant de se résoudre à regagner discrètement ses bureaux du « Rathaus » (« hôtel de ville »). Les échauffourées seront à deux doigts de lui coûter son poste. Manque d'anticipation, manque de préparation : le maire n'avait rien vu venir. Aux Cassandres qui l'avaient averti d'un risque d'affrontements violents, il avait répondu doctement et un brin condescendant : « Soyez tranquilles, la sécurité sera assurée. A Hambourg, on a l'habitude d'organiser les fêtes du port. » Le fauteuil de maire de Hambourg était alors occupé par un certain Olaf Scholz.

[...]

Difficile de succéder à « Mutti »

[...]

Les Verts, qui occupent le ministère des Affaires étrangères - avec Annalena Baerbock, candidate malheureuse à la chancellerie -, réclament depuis longtemps une plus grande fermeté vis-à-vis de Moscou et de Pékin. Les sociaux-démocrates beaucoup moins, et les libéraux du FDP encore moins. 

  • « La crise ukrainienne montre combien un événement extérieur peut bousculer une coalition fragile » , analyse Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Institut français des Relations internationales (Ifri).

[...]

 

>> Lire l'article sur le site de L'Obs (réservé aux abonnés) [1] <<