Publié le 02/03/2022

Tatiana KASTOUEVA-JEAN, citée par Yves Bourdillon pour Les Echos
« Kto vinovat ? Chto dielat ? » « Qui est coupable ? Que faire ?» Ces phrases typiques de la psyché russe viennent forcément à l’esprit, ou en langage familier : « Qu’est-ce qui a déraillé ? »,à l'heure de la pire guerre en Europe depuis 1945.L’arrogance et l’aveuglement des Occidentaux ont-ils vraiment conduit, en réaction, Vladimir Poutine à envahir l'Ukraine, suivant un récit diffusé par les relais, voire les « idiots utiles », du Kremlin ?
L’Ouest aurait voulu « humilier et affaiblir » la Russie, notamment en élargissant l’Otan jusqu'à ses frontières, en violation des engagements pris, et aurait fomenté des coups d’Etat sous couvert de « révolutions de couleur »
dans les anciennes républiques soviétiques. Un récit de persécution efficace dans un pays atteint d’un syndrome d’encerclement.
[...]
L'Ouest n'a pourtant pas été si agressif que cela envers un si vaste marché et fournisseur potentiel. la Russie a été, entre 1992 et 2012, le deuxième bénéficiaire des crédits de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. 
[...]
Ce discours sur l'humiliation a été construit à posteriori [...] après le virage autoritaire, voire paranoïaque du régime. 

Que l'on peut faire remonter à 2003, ou à la Révolution orange de 2005 en Ukraine, coup d'Etat made in USA, selon le maïtre du Kremlin. En 2007, il dénonçait le "camarade loup" américain; ce qui ne signifie pas que l'Ouest soit exempt de tout reproche. Le bombardement de Berlgrade en 1999 lors de la crise du kozovo est une gaffe majeure,

car il signifiait qu'on ne tenait plus compte de Moscou; [...] des Russes y ont vu le début de la fin de relation de confiance avec l'Ouest. 

Article en intégralité sur Les Echos [1]