Publié le 05/03/2022
Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie

Tatiana KASTOUEVA-JEAN
Comprise comme la capacité de l’État à définir d’une manière indépendante sa politique intérieure et étrangère, sans aucune ingérence ou influence extérieures, la notion de souveraineté a acquis une valeur toute particulière au fil des présidences successives de Vladimir Poutine.

La souveraineté est mentionnée dans de multiples documents et discours officiels comme le bien le plus précieux que possède un pays quels que soient son régime et ses orientations politiques, car « seuls les États souverains peuvent répondre efficacement aux défis du temps et aux attentes des citoyens ». Dans la vision des dirigeants russes, la souveraineté dans un monde globalisé est un bien rare, dont ne disposent que quelques États, au premier rang desquels figurent les États-Unis, la Chine et la Russie elle-même. En revanche, les écrits et discours les plus officiels évoquent avec mépris la « vassalisation » des pays de l’Union européenne à l’égard de Washington ou décrivent l’Ukraine comme un « protectorat » américain.

Quant à la Russie postsoviétique, son évolution depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir est présentée comme un processus de recouvrement de la souveraineté nationale, affaiblie par la chute de l’Union soviétique et le déclassement économique et stratégique des années 1990. Dépendant des aides financières occidentales, Boris Eltsine aurait laissé l’Occident dicter au Kremlin le choix des politiques économique, sociale et étrangère. La mise en valeur de la souveraineté, présente dès l’arrivée de V. Poutine au pouvoir, s’est considérablement renforcée depuis l’annexion de la Crimée : comprise d’une manière très large, elle englobe les aspects économiques, militaires, politiques et sociaux. Mais surtout, elle acquiert des accents de plus en plus protectionnistes et défensifs sur le plan extérieur, et autoritaires en interne.

 

Lire l'étude en intégralité dans la Revue Défense Nationale [1]