Publié le 09/03/2022

Paul MAURICE, cité par Nicolas Barotte dans Le Figaro

DÉCRYPTAGE - L’Europe ne serait pas en mesure aujourd’hui d’assurer seule sa défense en dehors de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan).

Les petites briques de la défense européenne, amassées lentement, ne suffisent plus. L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les foucades de Donald Trump à la Maison-Blanche ou les encouragements d’Emmanuel Macron ont peu à peu poussé les Européens à réfléchir à leur sécurité.

Le bilan n’est pas inexistant. Le chef de l’État a lancé avec l’Allemagne de vastes projets industriels, pour un avion et un char du futur par exemple ; il a plaidé pour une culture stratégique commune à travers l’Initiative européenne d’intervention ; il a invité les forces spéciales européennes à rejoindre le combat contre le terrorisme au Sahel ; il a défendu l’idée d’une « autonomie stratégique ». L’UE s’est aussi dotée de coopérations structurées permanentes, pour mener des projets en matière de défense, et elle s’est dotée d’un Fonds européen de défense de 8 milliards d’euros et d’une Facilité pour la paix de plus de 5 milliards d’euros. Mais l’Europe ne serait pas en mesure aujourd’hui d’assurer seule sa défense en dehors de l’Otan. Alors que la guerre a éclaté en Ukraine, « notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape » , a réclamé Emmanuel Macron, la semaine dernière. La guerre en Ukraine doit « nous pousser à aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort » , dit-on à l’Élysée, en espérant enclencher un processus à l’occasion du sommet de Versailles jeudi et vendredi.

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Pour renforcer leur défense, les Européens ont d’abord besoin d’une volonté commune. Avec la guerre en Ukraine, la prise de conscience est désormais partagée. L’Allemagne ou le Danemark, connus pour leurs réserves, ont, par exemple, annoncé leur intention d’augmenter leur budget de défense. Certains pays neutres, comme l’Autriche, ont mis en sourdines leurs réserves.
  • « Nous sommes dans une phase émotionnellement forte mais il faut voir dans le long terme » , prévient Paul Maurice, spécialiste de l’Allemagne à l’Ifri. « La question est de savoir à quoi vont servir ces financements » , résume-t-il. L’interrogation vaut pour l’ensemble de l’UE.
 
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  • Lire l'article sur le site du Figaro [1].