Publié le 03/05/2022
Le président Recep Tayyip Erdogan et le prince héritier Mohammed ben Zayed à Abou Dhabi, le 14 février 2022

Jana JABBOUR

Après les printemps arabes, les relations de la Turquie avec l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis se sont rompues en raison de divergences idéologiques nettes. Alors que Riyadh et Abou Dhabi ont cherché à préserver le statu quo dans la région en adoptant une approche contre-révolutionnaire, la Turquie est apparue comme une puissance pro-révolutionnaire, en remettant en question l’ordre établi et en soutenant l’islam politique.

Entre 2017 et 2021, l’intense compétition entre Ankara et Riyadh/Abou Dhabi s’est transformée en une guerre froide et a donné lieu à des confrontations par proxy sur plusieurs fronts, notamment en Libye et en Syrie.

La Turquie, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis conçoivent la normalisation de leurs relations comme un partenariat transactionnel leur permettant d’atteindre des objectifs économiques et politiques distincts de court-terme, sans s’engager dans une véritable alliance de long-terme. Alors qu’Ankara et Riyadh s’engagent sur un rapprochement pragmatique et axé sur la Realpolitik, les relations globales resteront probablement faibles et marquées par une compétitivité stratégique à somme nulle, notamment dans une période d’augmentation des incertitudes et des insécurités régionales.

> Ce contenu est disponible en anglais : After a Divorce, a Frosty Entente: Turkey's Rapprochement with the United Arab Emirates and Saudi Arabia. Strategic Necessity and Transactional Partnership in a Shifting World Order. [1]