Publié le 11/05/2022
Livres libanaises

Bachir EL KHOURY
Deux ans et demi après le déclenchement d'une crise bancaire, monétaire et de dette inédite, qualifiée par la Banque mondiale parmi les pires débâcles financières de la planète depuis 1850, les craintes de faillites bancaires ponctuelles ou en cascade restent vives au Liban et le sort de milliards de dollars de dépôts toujours incertain.

En perte totale de légitimité sur le plan local et international, la classe politique continue de s'accrocher au pouvoir sans vouloir réformer d'un iota le système confessionnel et clientéliste à l'origine même de cet effondrement. Cette crise à la façade financière est en effet étroitement liée à la crise politique profonde que traverse le pays depuis plus de deux ans, sous-tendue par un régime de partage confessionnel du pouvoir ayant gangrené au fil des décennies la sphère financière et été huilés par celle-ci.

En attendant, le pays n'a toujours pas conclu d'accord avec le Fonds monétaire international (FMI), alors que la monnaie nationale a perdu plus de 95 % de sa valeur depuis l’automne 2019, provoquant une inflation à trois chiffres et précipitant des pans entiers de la population sous le seuil de la pauvreté.