Publié le 22/06/2022

Paul MAURICE, cité par Jean-Baptiste François et Agnès Rotivel dans La Croix

Par tradition dans le nord de l’Europe, ou tout simplement parce que les circonstances l’imposent dans le Sud, la plupart des pays européens ont fait l’expérience du compromis transpartisan au-delà du clivage droite-gauche.

Étonnante inversion des rôles. La France, jusque-là « protégée » par son régime présidentiel, avait pris l'habitude d'attendre ses partenaires européens - au premier rang desquels l'Allemagne -, le temps qu'ils bâtissent une coalition pour gouverner. Cette fois, ce sont eux qui prendront leur mal en patience, face à une France sans majorité absolue, curieux de voir comment les forces politiques vont pouvoir s'équilibrer à l'Assemblée nationale.

La culture du compromis

La France n'est pas tout à fait hermétique à la logique d'attelage gouvernemental : des communistes et des écologistes se sont déjà joints aux socialistes à la table du conseil des ministres ; des centristes se sont mêlés au camp conservateur. Mais à la différence des pays scandinaves, ou de l'Allemagne, ces ententes n'ont jamais dépassé le clivage droite-gauche.

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  • Les combinaisons de coalition, souvent déjà expérimentées à l'échelle des Länder, servent par ailleurs de modèle quand elles arrivent à l'échelle fédérale. « C'est un héritage de la république de Weimar, note Paul Maurice, spécialiste des relations franco-allemandes à l'Ifri. En France, les partis classiques affaiblis sont obligés de bâtir des plateformes électorales avant le vote. En Allemagne, les partis classiques ont bien résisté, et s'entendent après sur un contrat de coalition. »

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>> Cet article est paru dans La Croix (site web) [1] (réservé aux abonnés)