Publié le 21/09/2022

Dimitri MINIC, cité par Hugues Maillot pour Le Figaro

Lors d'un discours très attendu à la télévision russe, le chef du Kremlin a annoncé la mobilisation de la réserve russe. Dans les faits, seulement 300.000 hommes seront concernés, a précisé le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.

Si la masse annoncée est impressionnante, la question de la qualité des soldats engagés se pose immanquablement.

Car sur les 300.000 hommes, il n'y en a «pas plus de 5000 qui s'entraînent régulièrement, souligne Dimitri Minic, spécialiste de l'armée russe au centre Russie/NEI de l'Ifri. La très large majorité des 300.000 prévus n'a eu peut-être qu'une seule expérience militaire depuis la fin de leur service militaire. Ils ne sont absolument pas prêts au combat, ni militairement ni psychologiquement». D'autant qu'ils seront probablement dotés «de matériel médiocre» et se retrouveront rapidement confrontés à un manque de munitions d'artillerie.

[...] Pour Dimitri Minic, si la Russie veut que leur formation soit un minimum sérieuse, il faudra «compter quatre à six mois». Et quand bien même ces troupes seraient opérationnelles rapidement, elles n'arriveraient pas d'un coup sur le champ de bataille mais progressivement. «Et pendant ce temps-là, les Ukrainiens continuent leur progression», glisse le chercheur.

Va également se poser la question épineuse de la logistique. 300.000 hommes, c'est quasiment le double des effectifs engagés au début de la guerre en Ukraine. Et au vu des difficultés logistiques rencontrées par les Russes depuis le début de la guerre, il est légitime de se demander comment ils vont gérer une telle masse.

«Les Russes rencontraient de réels problèmes logistiques lorsqu'ils tentaient de prendre toute l'Ukraine, tempère Dimitri Minic. La logistique est plus simple à gérer dans le Donbass, car cette région est proche du territoire russe et la surface est bien plus réduite». En revanche, la volonté d'annexer également les oblasts de Kherson et Zaporijia risque d'«étendre énormément leurs lignes» et de compliquer la logistique comme au début de la guerre.

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