Publié le 21/12/2004

Khadija MOHSEN-FINAN

Diffusé par La Documentation française

En dépit de la passation de pouvoir du 28 juin 2004, l'intervention que les États-Unis mènent dans un Irak conquis mais non pacifié continue à dominer le champ moyen- oriental et maghrébin. D'autant que surprises et déconvenues se sont accumulées depuis le lancement de la guerre, début 2003.

Ambigu, le projet américain se trouve confronté à une opposition irakienne et à la montée d'un islamisme radical que Washington avait sous-estimées. En outre, les contraintes de l'agenda électoral conduisent les États-Unis à adopter une approche plus réaliste et internationale de cet engagement.

Au demeurant, la Turquie (où le pouvoir prend la mesure des blocages structurels limitant sa marge de manœuvre) et surtout l'Iran, qui pourrait jouer un rôle central dans les années à venir, limitent la capacité américaine à remodeler la région. Téhéran, où les conservateurs ont affermi leur pouvoir, est de surcroît concerné par les évolutions que connaît un chiisme politique en recomposition, dans les pays voisins, plus particulièrement dans le sud irakien.

Dotée d'un régime épuisé, la Syrie, en revanche, semble vulnérable. Arc- bouté sur sa politique d'éliminations ciblées, le gouvernement israélien de A. Sharon demeure sans véritables perspectives alors que les responsables palestiniens hésitent entre la négociation et la résistance.

De son côté, lui aussi affecté par le terrorisme, le Maghreb continue à se marginaliser. La Tunisie pâtit d'un autoritarisme irrépressible, et le Maroc peine à mettre en œuvre une véritable ouverture politique en dépit de la modification du statut de la femme.