Publié le 22/12/2022
Le Président de Nouvelle Calédonie Louis Mapou et le Premier ministre fidjien Franck Bainimarama, 2022. © Gouvernement de Nouvelle-Calédonie

Sarah MOHAMED-GAILLARD

L’avenir statutaire de la Nouvelle-Calédonie, actuellement en discussion, constitue une question de première importance pour cet archipel du Pacifique, comme pour la France.

À trois reprises entre 2018 et 2021, les citoyens calédoniens se sont exprimés par référendum sur la relation de l’archipel à la France. Les résultats de ces scrutins démontrent que le temps de l’accord de Nouméa n’est pas parvenu à dépasser les clivages politiques et communautaires qui traversent la société calédonienne.

L'enjeu de politique intérieure se double en outre d’une dimension stratégique importante depuis que la France affirme une ambition indopacifique adossée sur ses Outre-mer. Les forces de souveraineté postées en Nouvelle-Calédonie jouent à cet égard un rôle important.

Au moment où l’influence croissante de la République populaire de Chine questionne la stabilité des équilibres internationaux en Océanie, la Nouvelle-Calédonie se trouve ainsi prise dans un jeu d’échelles articulant son ancrage en Mélanésie, son insertion croissante sur la scène régionale océanienne et, désormais, son rôle dans l’Indo-Pacifique français. En cela, cette collectivité de moins de 300 000 habitants, qui jouit d’une autonomie inédite au sein de la République, demeure un sujet politique sensible dont la résonance dépasse le cadre de l’archipel.

Au-delà, la Nouvelle-Calédonie interpelle la France sur sa relation aux Outre-mer, des atouts de l’Indo-Pacifique qu’elle ne peut cantonner à une vision utilitariste.