Publié le 29/01/2008

Laurent FROMAGET, Paul HAERI

Jadis simple corollaire de l'action militaire, ce qu'il est convenu d'appeler la bataille des cœurs et des esprits constitue désormais l'un des enjeux principaux du conflit et en tout état de cause, l'enjeu majeur de la sortie de crise. Bien que préparée dès le temps de paix, la relation entre acteurs civils et militaires peine traditionnellement à se mettre en place sur les théâtres d'opérations, tant les modes opératoires des uns et des autres sont différents. Justement conçues pour dépasser ces divergences en Afghanistan, les équipes provinciales de reconstruction (PRT) représentent aujourd'hui l'outil de terrain le plus abouti en matière de coopération civilo-militaire.Malgré les ambiguïtés qui persistent entre aide humanitaire et objectifs militaires, en dépit également de résultats aléatoires et de certaines polémiques concernant la pertinence même du concept, les PRT s'étendent progressivement à tout l'Afghanistan qui fait désormais figure de laboratoire pour les stratégies de sortie de crise, au point de poser la question de la portée véritable de l'instrument pour les opérations de stabilisation à venir.