Publié le 04/06/2010

Anne-Henry DE RUSSE

Plus de quarante ans après la décision unilatérale du général De Gaulle de retirer les forces armées françaises du commandement intégré de l’OTAN, le président Sarkozy a décidé de faire reprendre à la France sa " participation pleine et entière " dans la structure militaire de l’Alliance atlantique. Avalisée par le Parlement, cette décision, aboutissement d’un processus de " normalisation " vis-à-vis de l’OTAN entamé dans les années 1990, a suscité peu de débats en France. 

Pour autant, on aurait tort de négliger les conséquences potentielles d’un tel mouvement sur la culture militaire des armées françaises. En effet, contrairement aux alliances précédentes, la vocation de l’OTAN, alliance politique et militaire, n’est pas seulement de coordonner plusieurs armées nationales dans un conflit mais d’uniformiser et de standardiser des matériels et des procédures de pays aux cultures militaires différentes. L’enjeu est donc de savoir si ce mouvement va conduire à une " otanisation ", c’est-à-dire à un remplacement progressif de la culture militaire française par une culture otanienne, elle-même fortement imprégnée des pratiques, habitudes et préférences des armées américaines.