Publié le 30/08/2011

Louis BALTHAZAR

Intervention à la conférence " Les États-Unis et le monde arabe " du 23 mai 2011 organisée par le programme Maghreb/Moyen-Orient de l'Ifri.

L'exceptionnalisme américain constitue une entrave sérieuse à l'exercice de l de la diplomatie. Les rapports de Washington avec les autres nations sont inévitablement marqués par cette conviction inhérente des citoyens américains, des leaders autant que des autres, que les États-Unis sont voués à un destin providentiel et demeurent un phare pour le reste de l'humanité : la " ville qui brille sur la montagne ". En témoignent de nombreux exemples.

Citons seulement deux titres de livres récents : Walter Russell Mead, Special Providence: American Foreign Policy and How it Changed the World1 et Joseph P. Nye, Bound to Lead2. Au surplus, l'expérience américaine est accompagnée dès les origines par une répudiation de l'Europe et de son histoire. Ce rejet a été atténué au cours de l'évolution de la république américaine dans la mesure où les racines européennes des fondateurs se sont souvent manifestées par une relation privilégiée avec le Royaume-Uni et des sympathies exprimées envers quelques autres pays européens, dont la France. Mais le fossé transatlantique n'a jamais été vraiment franchi, comme le montrent les propos du secrétaire à la Défense sous George W. Bush de 2001 à 2006, Donald Rumsfeld, empreints de mépris à l'endroit des politiques issues de ce qu'il appelait " la vieille Europe ". (Lire la suite de l’éditorial dans le document au format PDF.)

Louis Balthazar est professeur émérite à l’université Laval et codirecteur de l’Observatoire sur les Etats-Unis, université du Québec à Montréal. Il est l’auteur (avec Charles-Philippe David et Justin Vaïsse) de La Politique étrangère des Etats-Unis : fondements, acteurs, formulations (Paris, Presses de Sciences Po, 2008).