Publié le 09/09/2011

Amine AIT CHAALAL

Une nouvelle page de l'histoire des pays arabes est en train de s'écrire sous nos yeux. Le point de départ en a été le geste désespéré du jeune Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid qui a mené à la journée historique du 14 janvier 2011 et au renversement du régime Ben Ali. L'administration Obama est maintenant clairement consciente de l'importance de l'enjeu de la réussite de l'expérience tunisienne à l'échelle de l'ensemble des pays arabes. Du discours du Caire en juin 2009 à celui du département d'État de mai 2011, le président Obama a indiqué qu'il prenait conscience de l'importance de l'enjeu démocratique dans les pays arabes. L'enjeu est que ces évolutions mènent à des régimes qui soient plus respectueux des aspirations légitimes des peuples arabes. Le président Obama et son administration paraissent résolus à ce que les États-Unis agissent en conformité avec ces aspirations.

Le vendredi 17 décembre 2010, devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, le jeune Mohamed Bouazizi s’immole par le feu pour protester contre sa situation sociale et les abus dont il est victime de la part des représentants des forces de l’ordre. Ce geste terrible et ultime, qui lui coûte la vie le 4 janvier 2011, est à l’origine d’un vaste mouvement dont les effets et les conséquences se font ressentir jusqu’à aujourd’hui à travers tous les pays arabes. Dans le cas spécifique de la Tunisie, la mobilisation populaire mène, le vendredi 14 janvier 2011, à la fuite par la voie des airs de celui qui dirigeait le pays depuis plus de 23 ans, Zine el-Abidine Ben Ali1. Cette issue frappe de stupéfaction la plupart des analystes qui pensaient que le pouvoir de Ben Ali était solidement ancré, par le biais des instruments de la répression, de la peur, de l’intimidation et de la corruption. Cette analyse erronée sera largement partagée par de nombreuses autorités officielles internationales comme le démontrent les attitudes ambiguës, ou parfois même alignées sur le régime Ben Ali, de responsables politiques européens durant cette période

Dans ce contexte, il est opportun de s’intéresser à l’attitude officielle américaine face aux évolutions et à la révolution tunisiennes. Il importe de souligner que l’analyse se trouve à la jonction de l’étude des relations internationales, de l’histoire immédiate et de la compréhension de phénomènes sociopolitiques encore en mouvement, dont certains des tenants et aboutissants ne sont connus que de manière imparfaite, incomplète ou partielle. (Lire la suite de l’éditorial dans le document au format PDF.)