Publié le 31/12/2009

Jean-François LEGRAIN

L'Autorité palestinienne (AP) a été mise en place dans le cadre de l'approche américaine de la question du Proche-Orient qui s'était imposée à la communauté internationale à l'issue de la seconde guerre du Golfe et à la veille de l'effondrement de l'Union soviétique pour éviter d'avoir à exiger d'Israël sa soumission immédiate aux résolutions des Nations unies consacrées à son conflit avec ses voisins. En 2010, l'organisation de nouvelles élections risque de donner lieu non seulement à un contrôle renouvelé de l'appareil législatif de l'AP mais également à une conquête de sa présidence par un mouvement islamique à la popularité non domptée. Devant l'usure de ses institutions à la légalité foulée aux pieds par ses poropres dirigeants, l'hypothèse du maintien de l'AP pour un temps limité sous une forme plus ou moins réformée, suivie de sa dissolution, apparaît bien aujourd'hui comme devant être envisagée avec le plus grand sérieux. Celle-ci, en effet, apparaît de plus en plus comme la solution qui serait le mieux à même d'assurer la poursuite de la politique pour laquelle l'AP avait été créée. Le report sine die sous pression américaine de toute réconciliation palestinienne par Mahmoud Abbas, qui la préside encore de facto, et la récente constatation de ce dernier de l'impossibilité à organiser des élections requises pour son renouvellement, constitueraient ainsi les premières roues d'un engrenage menant à cette dissolution.