Publié le 16/07/2012

François NICOULLAUD

Sans surprise, la dernière rencontre à Moscou entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne conduits par Catherine Ashton d’une part et l’Iran d’autre part n’a débouché sur aucun accord. Il était clair que le « paquet » présenté par les « P5 +1 » comme première étape d’un processus appelé à déboucher sur un accord définitif n’avait aucune chance de convaincre.

Destiné à obtenir de Téhéran l’abandon de son activité d’enrichissement d’uranium au taux de 20 %, ce projet offrait en échange de trop courtes compensations. En outre, deux des trois demandes qu’il contenait étaient, on le savait d’emblée, inacceptables pour les Iraniens et ne présentaient d’ailleurs aucun intérêt en termes de lutte contre la prolifération, en principe objet de tout cet exercice.

La première et principale demande présentée par C. Ashton visait l’arrêt des activités iraniennes d’enrichissement à 20 %. Conduites par quelque 3 000 centrifugeuses installées dans l’usine souterraine de Fordo, elles ont déjà abouti à la formation d’un stock d’une centaine de kilogrammes d’uranium enrichi à ce taux. Cette première demande était tout à fait légitime, le taux de 20 % étant déjà proche des taux d’intérêt militaire. Elle était d’ailleurs attendue par les Iraniens. On savait qu’ils étaient en principe disposés à y accéder, dans la mesure où on leur fournissait en échange les éléments de combustible façonnés à partir d’uranium au même taux nécessaires à leur réacteur de recherche et qu’on leur offrait un certain allègement des sanctions.