Publié le 25/07/2012

Virginie COLLOMBIER

Moins d’un mois après l’élection présidentielle remportée par le candidat islamiste Mohamed Morsi, le duel est engagé au sommet de l’État égyptien entre les deux institutions les plus anciennes et les plus puissantes du pays, l’armée et la confrérie des Frères musulmans.

La confrontation est pour l’heure demeurée feutrée, et indirecte : chacun fourbit ses armes et teste les réactions de son adversaire. Les Frères musulmans comme les militaires savent en effet qu’ils doivent agir avec prudence. Ils l’ont déjà montré à l’occasion de l’élection présidentielle : les généraux en n’interrompant pas le processus électoral à la suite de la victoire du candidat islamiste, et Mohamed Morsi en acceptant de prêter serment devant la Haute Cour Constitutionnelle, pourtant à l’origine de la dissolution de l’Assemblée du Peuple par le CSFA.

La compétition pour le contrôle du système politique est pourtant bien réelle entre les deux organisations. En l’absence de nouvelle constitution, la répartition des compétences entre le CSFA et la présidence demeure floue sur de nombreux points. La bataille est avant tout institutionnelle : elle déterminera qui aura la charge de décider, et dans quels domaines.