Publié le 11/01/2013

Alexandra DE HOOP SCHEFFER

Afin de préserver leur leadership mondial, les Etats-Unis ont engagé un double rééquilibrage, à la fois géostratégique, tel qu’illustré par le " pivot vers l’Asie ", et de moyens, l’administration Obama mettant en avant la place de la diplomatie et de l’économie (economic statecraft), les usages indirects de la force militaire, et prônant un dialogue renforcé avec de nouveaux acteurs. Dans ce cadre, la relation transatlantique revêt une dimension d’autant plus forte que les Américains comptent sur l’Europe pour exercer ses propres responsabilités.

« Renouveler le leadership américain », telle est la ligne directrice que le Président Barack Obama s’est fixée pour sa politique étrangère dès sa première campagne présidentielle et pour les quatre années à venir. Renouveler le leadership des Etats-Unis pour l’adapter à un monde qui se recompose aux plans économique et géopolitique. C’est en Libye que Barack Obama explicite sa conception du leadership : « contrairement aux dires de certains, le leadership américain n’est pas seulement une question d’agir seul et de porter tout le fardeau nous-mêmes. Le vrai leadership créé les conditions et les coalitions pour que les autres contribuent aussi ; travailler avec nos alliés et partenaires pour qu’ils prennent leur part du fardeau et paient leur part des coûts ». En effet, le leadership, comme la puissance, est une relation reposant sur la capacité du leader à rallier d’autres puissances et à les convaincre de le suivre autour d’une cause commune. Les « suiveurs » renforcent les leaders et vice et versa, mais ils peuvent aussi l’affaiblir en choisissant de leur résister. Joseph Nye rappelle ainsi que le leadership est « un processus politique à trois composantes : les leaders, les suiveurs et les contextes dans lesquels ils interagissent ».