Publié le 24/02/2013

Jacques LESOURNE

A l’heure où s’engage le débat sur la transition énergétique, presque toutes les professions de foi commencent par une confusion en associant deux phénomènes distincts dans leurs causes et leurs remèdes : le changement climatique et la raréfaction des combustibles fossiles.

Selon les scientifiques : le phénomène complexe qu’est le changement climatique en cours résulte du volume de gaz à effet de serre accumulé dans l’atmosphère. La seule réponse actuellement trouvée pour la ralentir, puis l’arrêter est la réduction des émissions anthropiques de ces gaz.

La notion de raréfaction annoncée des matières premières, et notamment des combustibles résulte au contraire d’une confusion entre le constat banal de la finitude du volume de la sphère terrestre et la limitation des productions économiquement exploitables par l’humanité. Lorsque la demande d’un minerai augmente, son prix s’accroît, ce qui conduit à l’économiser, à le remplacer par d’autres minerais dans certains usages ou à développer des matériaux synthétiques, tandis que l’on met en exploitation des mines plus pauvres et que l’on accentue le volume de recherche de gisements. C’est ce qui se produit actuellement pour le pétrole et pour le gaz avec l’apparition de ressources non conventionnelles (gisements profonds, gaz et pétrole de schiste). Dès lors, la théorie du peak-oil qui peut se révéler valable au niveau d’un gisement ne s’applique pas, à un horizon prévisible, à la planète entière.

Il est facile d’éviter cette confusion dès que l’on raisonne en coût économique de la fourniture de l’énergie le long d’une trajectoire et que l’on affecte à toute émission de gaz à effet de serre une pénalité à la tonne dont le montant exprime le niveau de l’effort demandé pour maîtriser le changement climatique.