Publié le 01/12/2014

Cheikh Ibrahima NIANG

Si l’épidémie d’Ebola de 2014 est si difficile à endiguer, c’est qu’elle a émergé dans des pays marqués par les stigmates de la pauvreté et de la violence, et se reproduit dans un climat général de méfiance. 

Les populations – qui ont encore en tête les injustices des périodes coloniale et postcoloniale – ne font confiance ni à leurs propres pouvoirs publics, ni aux Occidentaux venus aider. Elles désertent les hôpitaux, considérés comme des mouroirs, ce qui ne fait que renforcer la propagation d’Ebola.

Cheikh Ibrahima Niang est socio-anthropologue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal). Il a conduit de nombreuses recherches pour des institutions internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au cours de l’été 2014, il s’est rendu en Sierra Leone pour étudier les aspects sociaux de l’épidémie d’Ebola.

 

Article publié dans Politique étrangère, vol. 79, n° 4, hiver 2014 [1]

 

 

 

 

 

Plan de l’article

 

Héritages de violence

Pauvreté, guerre et tensions sociales

« Viande de brousse » et « gens de la forêt »

Symbolique de dépossession et d’exclusion

L’ère du soupçon

La femme exclue

La rumeur comme résistance

Rumeurs et positions

La mère et la fille de toutes les maladies